La transat selon les marins de Vent d'Ailleurs

Je vous avais promis le récit de cette transat 2018 Guadelope/Açores/Lisbonne par l'équipage Vent d'Ailleurs, le voilà !!!!
Chacun ... sauf le petit jeune (Romain😄) qui tarde à rendre sa copie... y est allé de sa plus belle plume pour vous livrer sa version, ses impressions, son humour... et j'avoue que j'ai bien ri, et aussi été émue... bravo les garçons : vous n'êtes pas champions en chants et chorégraphie (les filles de 2016 ne me contrediront pas !), mais vous racontez bien 😊😊

Je leur laisse la parole, le capitaine en premier parce que bon... c'est le capitaine !!!!

Le Captain

Une transatlantique ne s’improvise pas...

En ce qui nous concerne, la préparation a commencé dès le début de l'année. Si la période favorable paraît assez évidente (en gros de mi mai à fin juin pour attendre des conditions favorables en atlantique nord et avant fin juin car la période cyclonique débute aux Antilles), nos principales questions portaient sur notre point de départ, l'équipage et l'assistance,

Même si la question de l'équipage relève souvent du casse tête, nous y pensions depuis longtemps. Pour nous le bon équilibre se situe à 4, qui est une bonne balance entre rythme de quarts, confort de chacun et... volume d'avitaillement !

Denys, Philippe et Romain se sont joints à moi avec enthousiasme, malgré les appréhensions de certains...

Et bien sûr Romain y tient une place particulière, quel bonheur de pouvoir partager cette expérience particulière avec son fiston !! (et aussi mon lit, mais j'y reviendrai)

Lors de la première transat, nous avions fait appel à un « routeur » à terre. Le routeur fait l'analyse météo sur notre zone et nous propose la route à suivre en cherchant à combiner confort (en mer c'est toujours relatif) et vents favorables. C'était une option que nous pensions reconduire.

Un peu par hasard et surtout grâce aux recherches assidues d'Isabelle, nous avons trouvé en janvier un nouveau rallye des Antilles vers l'Europe. Et comme le hasard fait bien les choses, l'organisateur, François, était justement en Martinique à cette période !

Rapidement François nous a convaincu par son professionalisme et la sécurité apportée par l'organisation du rallye. Un point très important pour l'Amirale qui ne laisse pas partir ses hommes comme ça !!

Inscrits au Rallye Atlantic Back Cruising (ABC pour les intimes), le point de départ était tout trouvé : Pointe à Pitre, départ le 13 mai.

Le temps passe et le départ approche... Nous amarrons Vent d'Ailleurs au ponton de la marina Bas du Fort à Pointe à Pitre une semaine avant le départ. Les quelques mois qui ont passé depuis notre inscription nous ont fait un peu oublier les préparatifs ; l'organisation d'ABC va remédier à ça et nous plonger rapidement dans le bain avec bonne humeur.

C'est aussi l'occasion de rencontrer les autres bateaux inscrits (et leurs équipages) ; dès le deuxième soir nous avons pû mesurer le potentiel festif des membres du rallye...

Nos équipiers, arrivés le jeudi et le vendredi ont peu de temps pour digérer le décalage horaire, le climat local, les multiples rencontres lors des briefings et des apéros, le bateau et ses instruments... En fait, ils se sont adaptés très vite:-)

Nous quittons donc Pointe à Pitre le dimanche 13 mai vers 11h00 locales. Le zodiac d'ABC nous salue au passage de la bouée, Isa se trouve à bord de Neptune, qui ne peut partir ce jour là en raison d'une avarie. Les autres bateaux sont tout autour de nous, style départ de régate...

Nous sommes d'ores et déjà en mode « émotion » !

Sans revenir sur nos conditions de navigation, très bien décrites par l'équipage, cette navigation a un caractère bien particulier pour Isa et moi. L'amirale en a déjà bien parlé, je vais tenter d 'exprimer ici mon ressenti.

Mais avant cela , nous avons, Isa et moi, été très étonnés de constater que, malgré les grandes distances qui nous séparaient, nous ressentions des choses étrangement proches.

Comme vous le savez, nous avons conclu un accord de vente de Vent d'Ailleurs en avril. Lors de cet accord, nous avons convenus que je ramenais le bateau en Europe et plus particulièrement à Lisbonne où l'attend son nouveau propriétaire Luis. Ce qui signifie que cette longue navigation sera la dernière pour moi à bord de Vent d'Ailleurs.

Cet accord de vente, ajouté à la crainte d'abimer le bateau avant sa livraison et aux tensions liées à la navigation ne m'ont sans doute pas rendu toujours très cool avec mes gentils équipiers... Je m'en suis déjà excusé auprès d'eux et je les remercie encore de leur bonne humeur et de leur compréhension.

Nous avons partagé beaucoup de choses, échangé sur nos habitudes culinaires (pas toujours facile), comparé les marques de pâtes, refait le monde parfois, toujours dans la bonne humeur ; pas si facile quand on est 4, puis 3 mecs à bord... Chacun a rapidement trouvé sa place, sauf Denys la première semaine qui n'a jamais pu utiliser sa couchette à l'avant en raison des conditions météo !

J'avais fait la transat allez avec un équipage féminin et le retour avec un équipage masculin. Avoir 3 filles à bord donne souvent l'impression de se retrouver au milieu une bande d'ados (filles of course). C'est très gai, mais comme seul garçon on est souvent juste spectateur !

Pour cette transat, ce fut bien sûr très différent et j'imagine que le premier équipage doit penser que nous étions trop sérieux. Non nous n'avons pas chanté Doudou, mais nous avons pris de supers apéros agrémentés de toasts joliments préparés... Romain nous a préparé un mémorable saladier de Mahi Mahi à la tahitienne ; il n'aurait peut être pas dû utiliser une daurade entière... Denys et moi nous sommes fait traiter de Papys par le jeune Philippe surtout quand il a appris que Denys était Grand Père une 3ème fois et que cela se profilait pour moi !

Je suis ravi de ces deux expériences, sans aucun doute très différentes. La prochaine fois on fera un équipage mixte !

Nous avons accompli la transat en un mois environ avec une courte escale aux Acores, ce qui nous a donné l'impression de la faire sans escale. C'est long, c'est impressionnant parce qu'on passe de nombreux jours en mer à ne voir souvent que des poissons volants et quelques oiseaux, c'est chargé de beaucoup d'émotions quand on voit apparaître sur la carte d'abord, puis en visuel les contours d'une terre et surtout la côte européenne à l'arrivée à Lisbonne. Sans compter les cargos que nous croisons régulièrement, dont certains pas si loin que ça et avec qui nous sommes amenés à discuter par VHF ; avec en bouquet final le rail devant Lisbonne qui fait 5 voies, 20 milles de large et que nous avons passé en fin de nuit.

La transat, ce sont aussi de grandes discussions de jour ou de nuit au rythme des quarts et un Romain qui exploite la totalité de notre lit de 160 cm de large !

Mais malgré cette longue traversée, une transat n'est qu'un épisode anecdotique dans notre vie de 3 ans à bord de Vent d'ailleurs.

C'est d'abord un projet à 2 (et même à 3 en comptant Téquila). Je tenais énormément à ramener Vent d'Ailleurs en Europe pour « boucler la bloucle ». Je l'ai fait et dans des conditions plutôt agréables, mais Isabelle m'a toujours manqué. Cela a heureusement été compensé par les supers accueils qu'elle nous a réservés à Horta et Lisbonne (sans parler des membres de l'ABC)...

Ensuite vivre à bord ça signifie découvrir, rencontrer, partager...

Découvrir de nouveaux pays, de nouvelles cultures, mais surtout surtout faire des rencontres inoubliables !!

Vous tous qui nous avez fait le plaisir de croiser notre chemin, nous ne vous oublierons jamais.

En forme de bouquet final, Anne et François d'ABC et tous les équipages des bateaux participants nous ont offert un feu d'artifice dans ce domaine !! Mille mercis.

Voilà, une page se tourne, Vent d'Ailleurs est maintenant entre les mains d'Helena et Luis. Nous sommes certains qu'il sera bien soigné et sommes heureux d'avoir eu affaire à des personnes aussi charmantes.

Nous passons en mode terrestre, mais comme nous avons toujours un projet en tête (au moins), il se pourrait que nous refassions un projet maritime. A suivre...

Denys

Mon histoire avec VENT D’AILLEURS

L’aventure n’est pas arrivée toute seule. Il y a environ 20 ans au sein du club de voile s’était formé un petit groupe d’amoureux de la voile, dans le but de partager de bons moments, des après-midi navigation, des barbecues, des soirées au club, des cours de voile pour nos enfants, etc, bref tout ce qui crée une amitié autour de la même passion.

C’est à cette occasion qu’une amitié s’est créée avec Isabelle et Gilbert qui nous a fait, Ghislaine et moi, nous retrouver à de nombreuses reprises. Le temps a passé, les enfants ont grandi, mais les liens sont toujours là.

Alors quand Gilbert m’a parlé de son projet de voilier et qu’il m’a gentiment proposé de venir naviguer avec eux, je n’ai pas hésité une seconde. Cela a commencé avec plusieurs traversées continent-Corse, malheureusement sans Ghislaine car elle n’était pas disponible, avec de petits cabotages le long des côtes.

Puis un magnifique séjour en Guadeloupe, cette fois-ci avec Ghislaine, pour une balade entre Grande-Terre, Marie-Galante et les Saintes. Un décor de carte postale vu de la mer…

Il ne manquait, à mon palmarès de voileux, qu’une bonne traversée. Alors la possibilité de faire partie du voyage pour ramener VENT D’AILLEURS en Europe était trop tentante. J’avais même proposé mes services à Gilbert avant d’en parler à Ghislaine…Oups.

Et le projet s’est mis en place, pas sous la forme d’un retour seul vers la France, mais en rejoignant une flottille de voiliers dans le cadre d’un rallye organisé par l’ABC, avec François Séruzier aux commandes, de très belle manière d’ailleurs.

Donc une 1^ère pour moi, malgré une navigation sur plusieurs mers du globe, cette traversée allait être une vraie.

Après un transfert facile et rapide en avion depuis l’Europe, l’arrivée à Pointe à Pitre a été excellente avec l’accueil sur le bateau et au sein de l’Atlantic Back Cruising. La semaine commençait fort avec repas, cocktail et briefing.

Mais les choses sérieuses allaient commencer peu après le départ du dimanche 13 mai. Quelques bords à tirer pour se dégager de Grande-Terre et de la Désirade afin de prendre une route pratiquement nord. Une route que nous avons conservée pendant pratiquement une semaine pour rejoindre une zone arrière d’anticyclone, dans le but de la traverser et de retrouver des vents portants. Notre Cap souvent dans les écrans à chercher la meilleure trajectoire, avec les précieux conseils et prévisions de François. Quant au reste de l’équipage, il suivait sagement le rythme des quarts malgré une mer inconfortable provoquée par la houle et les vagues soulevées par le vent. Un cap pas facile pour un catamaran, mais qui a tout de même réussi à rester à proximité du leader de la flotte, nos amis belges de « Latino », et de creuser un écart sur le groupe suivant…C’est le côté voileux qui ressort quand on a des bateaux devant et derrière…

Après une semaine les conditions ont changé, nous avons retrouvé des vents favorables, même du calme, et la traversée s’est un peu transformé en « Croisière s’amuse ». Le chef cuisinier Philippe rythmait les journées avec ses menus, le chef pêcheur Romain nous a régalé avec des dorades coryphènes, il y a même eu le chef boulanger Gilbert avec du pain frais et moi il ne restait que la vaisselle…Bref une sacrée équipe de croisiéristes…

Malgré tout durant les derniers jours, le temps commençait à être un peu long, pas de baleines à se mettre sous les yeux, le vent capricieux qui faisait défaut, le bateau avait perdu son rythme de croisière.

Et par une matinée humide nous longeons la côte sud de l’île de Faial aux Açores pour entrer dans le port de Horta. Le comité d’accueil réveillé aux aurores et bien là. Le p’tit dèj au champagne c’est original et ça fait du bien.

Quelques jours d’arrêt dans cette île, le temps de la visiter en voiture, de partager apéros et restos avec les autres équipages, pour le Cap de retrouver sa sirène, de laisser à quai Romain qui rejoint la Bretagne par les airs, et nous voilà repartis destination Lisbonne. A nouveau de bonnes conditions de navigation, même un peu molles, qui nous amènent 6 jours plus tard dans l’estuaire majestueux du Tage pour une belle arrivée à Lisbonne dans la marina d’Alcantara, dernière étape pour le bateau sous pavillon français.

Voilà en quelques mots les moments forts de mon séjour à bord de VENT D’AILLEURS, riche en images, en souvenirs, en partage et je ne remercierai jamais assez Isa & Gil pour leur accueil…

Philippe

Quand Gilbert m'a proposé de participer à la transat retour je me suis tout de suite dis OUI. Je lui ai dit que je lui confirmais ma participation à la fin du week end.

J’étais honoré qu’il ait pensé à moi. Moi, Marin d’eau douce sur le lac Léman, et depuis peu marin d'eau salée en Méditerranée capable de faire des ronds dans l’eau avec mon voilier ⛵️. Après avoir vérifié mes disponibilités, je lui confirmais ma participation .

Et puis, le doute s’est installé ....mais c’est dangereux!

Trop tard ! J'avais donné ma parole. Et Gilbert qui avait toujours été présent et disponible durant nos 20 ans de vie professionnelle commune, comment aurais-je pu ne pas être là pour lui pour un petit mois. J ai donc, profité, vu mon âge avancé de faire un testament, ce qui a eu pour effet d'augmenter l’admiration de mes enfants à mon égard. ‘Que tu es courageux, papa!’

Je suis arrivé en fin de semaine à Pointe à Pitre, et déjà Denys , que je ne connaissais pas se préoccupait de mon voyage en avion.

L’amirale Isabelle, sans son uniforme et le skipper Gilbert m'attendaient à ma descente d'avion...quel service ! Super sympa...J'allais être un coq en pâte...

Cela n'allait pas durer !

Voilà t-il pas que mon pilote d Amiral aidé de son copilote de skipper, nous paument dès la sortie de l'aéroport, et demi tour par ici et demi tour par là.......la traversée allait être sinueuse.

Puis un jour plus tard je découvre un gars « hirsute » style Jésus Christ Superstar, qui débarque d'un avion....mais que fait la police des frontières me dis-je au fond de moi...et c était Romain que j'avais dû voir 20 ans plutôt déguisé en petit garçon timide.

Look Jésus en transat

Romain, un mois plus tard, look futur papa !

L'arrivée en fin de semaine fait que j ai raté la démonstration de l’utilisation du canot de sauvetage 🚣🏻‍♂️ , mais surtout, les apéros associés 🍷.

J'ai suivi le briefing météo, et là je me suis dis....hyper dangereux cette traversée......mais quelle super préparation, quel professionnalisme..

Là j’ai pensé : entre le professionnalisme sur terre de l'organisation et les compétences et sérieux de mon Skipper... “facile”.

Départ sourire aux lèvres...puis estomac secoué......pendant une semaine....

Mon skipper parlait de l'effet “ machine à laver” de l'Océan Atlantique , il ne pouvait pas trouver meilleure image. Je vous passe les détails gastronomiques.

Mais le pire a été....ma première nuit à bord de navigation....je me couche....tant bien que mal.......drôle d'expression....c'était plutôt mal. Quand soudain une explosion à bord...le bateau se disloque....Titanic 2...... mais quel crétin ....on est aux Antilles....il n y a pas (encore) d iceberg.....on a heurté une baleine ....Moby Dick 2......et deuxième explosion .....suivi d une troisième etc.....ce n'était que le clapotis des vagues qui passe entre les deux coques et qui s’écrase et écrase la structure du bateau....

La vie masculine à bord s’installe...et bizarrement, mesdames, se passe super bien sans vous.

Romain devient pêcheur professionnel.

Gilbert devient barman expert en Ti Punch

Denys s’empare du rôle de plongeur......de vaisselle

Et moi cuistot de pâte al dente

Les quarts de veille s'installent sans heurts.....il n'y aura jamais eu de défaillance....de manquement à l'appel....impeccable....je reconnais la signature de Gilbert main de velours dans un gant de velours.....toutes les instructions qu 'il nous donne sont exécutées sans heurts... on surfe sur la vague quoi.....comme Vent D’Ailleurs (VDA pour les intimes)

Et la vie s'écoule à bord comme un long fleuve tranquille....les dauphins nous escortent...les couchers de soleil défilent et les nuits étoilées se répètent....morne plaine au morne plaine....que d’eau rien que de l’eau toujours de l'eau.....à gauche (pardon) à bâbord....à tribord. Devant(merde je me rappelle plus le terme marin). Et derrière.......en plus elle est salée. Et le bateau devient poisseux....

Heureusement VDA (toujours pour les intimes) a un dessalinisateur d eau...et donc on peut épisodiquement prendre une douche à bord...mais cela demande un équilibre digne d’un Jean Claude Killy ( comprenne qui pourra ...plus facilement les vieux d’ailleurs...n est ce pas Romain....)

Avec Romain on est les deux jeunes à bord...accompagnés de deux papys gâteaux...ou crûment dit pépés gâteux.... Ah ces sexagénaires!...on devrait dire sixagénaires....le sexe a disparu....on dérape....heureusement que les Açores sont en vue......terre capitaine!

Arrivée à Horta de nuit.....le skipper a accéléré dès qu'il a entendu l'appel des sirènes......l'Amirale (pour ceux qui n étaient pas à bord)

Et voilà l'Amirale, toute jeune et pimpante, qui nous accueille avec deux bouteilles de champagne et on trinque ......le soleil n'est même pas levé.....

Et l'on continuera.... à boire et à manger durant le séjour sur l île ....au point que l’on ne verra pas le fond du cratère du volcan.....ce qui se passe à Horta reste à Horta.....quoique Isabelle peux-tu insérer la photo du cratère sous mon texte ?

Notre vue du cratère :

Quelques jours plus tard, le même cratère vu par Marie et Yves... Merci Marie pour les photos !

Merci Isa

Et nous voilà repartis...peinards....à trois ....Romain a aussi entendu l'appel de sa sirène et s'est envolé aux cieux comme Jésus Christ...mais en avion lui....Denys ....il est resté avec nous.....sourd comme un pot......désolé Ghislaine, de toute façon on l’aurait pas laissé partir....

Fin de l'aventure.....et bien non.....si on se faisait un rail ! Un rail de coke........mais vous êtes pas bien ! Un rail marin....

Je vous la fais simple ......le rail.... c est l’autoroute des cargos axe Nord Sud et nous on vient de l’Ouest et on va à l'Est....donc on traverse....vous voyez le tableau...le piéton qui traverse l'autoroute des vacances....pas de bol je suis de quart....panique à bord.....à mon bord. Car Denys roupille profondément...je réveille le proprio.....car je veux pas lui abîmer sa maison.....qui décide d'accélérer pour passer devant 4 cargos....brillante décision Gilbert...nous sommes sauvés...entre le fils et le père ....il y a un business évangélique à faire...car si nous étions passés entre cargo numéro 3 et cargo numéro 4....nous étions étêtés....car 3 remorquait 4.....gloups.....vivement la fin ...et nous voilà arrivés à Lisbonne. L'amirale nous attend de pied ferme (et fin de l'aventure oblige) avec du café et des Natas.....excellente pâtisserie portugaise

C'est la fin on nettoie VDA et on quitte le navire..comme des.....

Pour résumer : une super traversée, une super ambiance de potes de pontons, de repas entre marins expérimentés ou non, de la solidarité

Merci au team ABC d’avoir sécuriseé cette transat, merci à Gilbert (sans qui rien ne serait jamais arrivé) et à mes co- équipiers Denys (oublie pas tu m'as promis de venir me voir quand tu descends à Montpellier )et Romain ( pense à mon idée de business....entraîne toi à marcher sur l’eau) et aussi à l’amirale, Isabelle, qui m’a gentiment laissé sa place à bord. Mes respects à tous les autres équipages, qui ont eu de meilleures ou moins bonnes conditions que nous mais qui sont aussi arrivés sains et saufs.

Des souvenirs plein les yeux et des étoiles qui brillaient dans le ciel durant nos quarts de nuit.

Le diplôme ABC ( Atlantic Back Cruising pour les analphabètes) de la transat sera le premier et le seul diplôme que j'encadrerai et mettrai dans mon bureau.

Et je dirai à mes petits enfants.....j'ai fait la première transatlantique d’ABC....depuis il y en aura eu 20 autres...mais j ai été un pionnier 😃

Amicalement

Et bon vent à ‘Vent d’ailleurs’ et à son nouveau proprio.