Vent d'Ailleurs : 2 bougies et 9800 miles !

Vent d'Ailleurs s'apprête à souffler ses 2 bougies, et il nous semble que c'est l'occasion de faire un petit bilan des 2 années qui viennent de s'écouler et des 9800 miles parcourus, soit 18 245 kms !!!!
Alors pour le capitaine, rien d'étonnant, mais pour moi, c'est tout simplement ENORME, INIMAGINABLE ! Quand même, quel courage cette amirale, n'est-ce pas Mouss'Soizic !



Nous avons choisi de nous livrer chacun de notre côté au petit jeu du bilan anniversaire, sans lire ce qu'écrivait l'autre, il y aura donc peut-être des répétitions, mais surtout certainement un angle de vue très différent !
Je commence, et Gil à suivre dans le prochain article.


Comment résumer deux années tellement à l'opposé de tout ce que nous avons pu vivre auparavant !
C'est une succession de moments forts voire même très forts, de grandes émotions, de grandes joies, de grosses déprimes, de franche rigolade, de magnifiques rencontres, de petits bonheurs, de gros chagrin... tout est démultiplié en bateau... mais pas de regrets, et même une certaine fierté "d'avoir sauté le pas", tout lâché et d'y être!


Je sais que certains trouvent ou disent que nous avons de la chance, certes oui, mais au fond de moi et je pense pouvoir parler pour deux, il me semble que non ce n'est pas de la chance. Rêver le changement de vie était très facile, le passage à l'acte et tout ce qu'il implique a été beaucoup plus difficile !
Par contre, quiconque le veut vraiment, peut le faire : à sa façon, avec ses moyens, et à n'importe quel âge ! Sur l'eau, nous rencontrons vraiment tous les cas de figure : jeunes, vieux, avec ou sans enfants, riches ou pauvres, dans de magnifiques bateaux ou dans d'autres beaucoup plus modestes, pour quelques mois, un an ou une durée indéterminée, mais quelques soient les conditions, nous faisons tous le même voyage et les différences sont effacées au profit de la soif de rencontre et de découverte de l'autre !!


Alors justement les rencontres, s'il ne devait rester qu'une chose de cette aventure, ce serait le bonheur et l'intensité de tous ces échanges, ces amitiés qui sont nées, ces complicités, cette profondeur des relations, ce soutien des uns et des autres, le bonheur de se croiser à nouveau mais aussi la douleur de la séparation...
La richesse vient à la fois de la diversité des personnes rencontrées (nombreuses nationalités, parcours de vie...) et de la façon dont très vite on se livre, on approfondit la discussion, et on crée des amitiés que l'on sait déjà solides. Y compris quand la barrière de la langue nous contraint !! La solidarité entre nous tous est immense, et alors que nous sommes si loin des nôtres, nous ne nous sentons jamais seuls.
Dans l'ordre chronologique... Sabrina Yvan et Oscar, Muriel et Philippe, Marie-Claire Jean-Roch et Théo, Paloma et Jesus, Eurielle et ses Ja, Kim et Simon, Joannie et Bob, Valeria et Thomas, Domi et Sauveur, Christiane et JB, Anne-Marie et Arnaud, Caroline Anthony et leurs enfants, Sandrine Pascal et leurs enfants, Anne Manu et Olympe, Monique et Gervais, De Anne et Steeve, Elodie Julien Violette et Lilas, et d'autres avec qui nous n'avons passé parfois qu'une soirée mais ce fut toujours un moment riche d'échange et de partage...
Et quand nos chemins se séparent, nous nous disons toujours à bientôt... mais avec une petite (ou grosse) larme !










Un immense chagrin en septembre dernier, la perte dans des conditions très violentes de notre petite Tequila. Il y a, pour moi, un avant et un après dans ce voyage, et je sais que quelque chose s'est brisé à ce moment-là... nous étions partis à trois, elle faisait réellement partie du voyage, et il n'est forcément plus le même à deux... elle me manque beaucoup, je n'arrive plus à avoir le même enthousiasme vis à vis de cette aventure qui nous l'a enlevée... Encore merci à nos amis d'avoir été là...







Au cours de ces deux années, nous avons parcouru un long chemin, visiter des lieux merveilleux (d'autres moins...) mais ceux-ci sont mes endroits coups de cœur :
- Graciosa, hors du temps...
- Lanzarote, à la fois magique et paisible... je pourrais m'y poser...
- la Corse, évidemment !
- la Martinique pour la gaité et la chaleur qui s'en dégagent
- la Dominique
- Marie Galante... tellement authentique...
- l'Anse Feuillère à Marie Galante, plage carte postale
- Cocoa Bay à Barbuda, turquoise, blanche et rose !











Quelques regrets :
- le manque de véritable échange avec les populations locales. Même si partout nous avons rencontré un accueil agréable et même souvent chaleureux, il est difficile en étant seulement "voyageur" de nouer de vraies relations pour lesquels il faudrait davantage de temps. Je me rends compte que j'avais beaucoup trop misé sur cet aspect du voyage. Dommage...
- toutes les étapes auxquelles nous renonçons. Que ce soit, pour cause de conditions météo, d'absence de mouillage ou de marina qui va bien, de planning lié à des visites à bord, de planning lié à certains passages à date obligée (transat, période cyclonique à éviter...). Bref, il y a une frustration de ce côté là, et sur le coup on se dit tant pis on reviendra plus tard, mais pas sûr... Alors, dommage le Portugal, dommage Madère, dommage El Hierro, dommage Fuerteventura, dommage le Cap Vert... Mais en discutant avec les bateaux copains, il semble que nous vivions tous un peu cette même frustration.


Le grand manque : les enfants !! Difficile de les faire venir ou d'aller les voir sans une organisation un peu lourde, contraintes liées au fait de trouver une place sûre pour le bateau, de se trouver dans une zone où les liaisons vers la France sont faciles et assez bon marché. Or, en dehors de Martinique et Guadeloupe ce n'est pas si simple... Par exemple, pour rentrer cet été des Grenadines vers la Bretagne, nous prendrons 4 avions... impossible à reproduire fréquemment... C'est sans aucun doute l'unique raison pour laquelle nous laisserons de côté le rêve de Polynésie (en dehors du fait que je n'aurais de toute façon pas effectué le voyage en cata mais en avion !!). Pour en avoir parlé avec des personnes ayant fait le choix d'y aller quand même, et souvent d'y rester, de mon côté je ne pourrai jamais me résoudre à ne voir mes enfants qu'une seule fois par an, et à ne pas ou si peu connaître mes petits-enfants...


Et la vie en bateau ? quel bilan pour ces deux années écoulées ?
Je dois reconnaître que je distingue complètement, et c'est peut-être bien un problème à terme, la navigation et la vie au mouillage (ou au port mais nous l'avons si peu pratiquée).
Pour ce qui est de la vie à bord, nous trouvons le catamaran parfait et jamais nous ne remettons en cause le multicoques par rapport au monocoque, ni le choix du Lagoon par rapport à des bateaux parfois plus rapides certes mais moins spacieux et confortables. Quand nous comparons le temps passé au mouillage et le temps passé en navigation, il n'y a pas aucun doute pour nous. Je ne ressens pas de contrainte de manque d'espace, de difficulté dans la vie quotidienne (nous avons tout l'équipement nécessaire pour vivre "comme à la maison"), je peux pratiquer mes loisirs facilement grâce à mon espace "atelier", et nous sommes généralement posés dans de jolis, voire beaux ou très beaux endroits (exception faite des mouillages rouleurs qui me font vite perdre patience !).
Les contraintes sont plus celles liées à l'avitaillement mais nous nous y sommes bien habitués, et parcourir parfois (pas toujours) de longues distances à pieds pour remplir les frigos fait maintenant partie du quotidien !
Ce qui reste encore difficile pour nous, c'est laisser le bateau au mouillage et partir par exemple une journée entière en visite. A moins d'avoir des copains qui jettent un œil, on a toujours l'inquiétude du bateau qui dérape... et nous nous privons de certaines découvertes, ce qui a tendance, je l'avoue, à me mettre de mauvaise humeur !!!
Voilà pour la vie au mouillage qui me convient plutôt bien. La navigation est tout autre chose... Et bizarrement, les choses ne s'arrangent pas, bien au contraire ! On peut dire que globalement jusqu'à la transat (un peu avant quand même car l'appréhension augmentait avec l'approche du départ), j'avais rarement peur, et la plupart du temps je prenais plaisir à naviguer ! Depuis l'arrivée aux Antilles, et alors que les conditions sont bien plus faciles qu'en Méditerranée, la peur voire la panique monte très vite, et cela devient vraiment pénible et difficile à gérer. J'en suis d'autant plus ennuyée que j'ai bien conscience que je gâche le plaisir de mon capitaine chéri qui fait tout son possible pour moi !


Alors à ce jour, je me dis que la transat, épisode douloureux pour moi et sur lequel je ne reviendrai pas (!!!), n'est pas encore digérée et évacuée, nous allons donc faire une longue pause de 6 mois à terre dans notre nouvelle maison en Bretagne. Nous laissons le bateau à sec aux Grenadines, et remonterons à bord fin novembre pour un nouveau départ !
Nous ne savons pas encore quelle suite nous donnerons à ce voyage. Si mes tensions sont retombées et que le plaisir l'emporte sur les peurs, nous poursuivrons peut-être le chemin de ce côté de l'Atlantique, sinon nous envisagerons une transat retour (pas moi bien entendu !),  avec par la suite sans doute une alternance plus fréquente entre vie en bateau en Méditerranée et voyage sur terre en van... on rêve de pays nordiques, d'Ecosse, d'Irlande, de traversée des Etats-Unis...


A suivre... en attendant on se dirige vers les Grenadines pour cette fin de saison !


Bon anniversaire Vent d'Ailleurs !















Commentaires

  1. Belle aventure et joli blog. On espere bien vous revoir en novembre pour faire un bout de navigation ensemble. Profitez bien de la pause en métropole.
    Julien, Elodie, Violette et Lilas, sur LOTUS

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    1. Merci à vous, passez un bel été sur l'eau, et oui on se retrouve en fin d'année ici ou là !!

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