2 ans et quelques miles... version du capitaine / 2 years and some miles away ... Captain's version

English version below

On a l'habitude de dire que le temps passe vite... c'est vrai également sur l'eau et parfois je me demande si ce n'est pas encore pire qu'à terre ?
Voilà ça fait déjà 2 ans (presque jour pour jour) que Vent d'Ailleurs "partage" notre quotidien et ça donne un peu le vertige.
Maintenant comment résumer en quelques lignes 24 mois d'une vie bien différente de ce que nous avions connu jusqu'à présent ?

La monture, notre Lagoon 450:
C'est à la fois notre moyen de locomotion, notre maison pieds dans l'eau, un gros jouet pour moi et parfois une machine à laver en mode essorage.
Un bateau c'est une école d'autonomie où il faut bien sûr gérer ses ressources (gazole, électricité, gaz, eau) mais aussi pouvoir intervenir en mécanique, électricité, informatique, plomberie, couture, ...
Des principes qu'il serait intéressant d'appliquer à terre ! Mais c'est une autre histoire.
Ce n'est pas toujours très rassurant de se dire qu'on va devoir affronter ça, mais curieusement cela fait petit à petit partie du quotidien. Par choix nous fréquentons peu les marinas et les principes d'autonomie énoncés plus haut fonctionnent plutôt bien. A titre d'exemple, notre dernier plein de gazole date de début décembre 2016 avant la transat; à ce jour il nous en reste la moitié.
Bien sûr quand on s'aperçoit que la drisse de Grand Voile (le cordage qui sert à hisser la voile) est abimée juste en haut du mât, je serais malhonnête d'écrire que j'ai sauté de joie. Dans ce cas pas d'autre solution que de monter en haut du mât, 20m au dessus du pont génial ! Que dire des canalisations de WC qui se bouchent...
Il n'empêche, Vent d'Ailleurs nous a emmené où nous voulions, en sécurité et à une allure plus que correcte, pour un voilier s'entend.
Son agencement, ses équipements ont parfaitement répondu à nos attentes et nous procure un niveau de confort très appréciable au quotidien.
C'est un catamaran relativement facile à manœuvrer à 2, même s'il faut rester humble devant les forces déployées et surtout les éléments (mer, vent) qu'il vaut mieux éviter de défier. De ce point de vue, nous avons beaucoup appris et continuons à apprendre.
A ce jour nous avons parcouru avec lui 9800 miles nautiques, soit 18150 km. Nous sommes impressionnés, pas vous ?
Bon anniversaire !!


Notre périple:
Nous sommes partis avec plein d'idées dans la tête, des rêves de rencontres, des itinéraires, des projets de visite dans différents pays ou contrées sans se fixer réellement de limites.
Nous étions bien sûr abreuvés de lectures de blogs, récits de voyages, livres de navigation de tous poils.
Il était évident que nous ne pourrions sans doute pas tout faire, mais cela fait partie du rêve 😊.

Quand on se retourne sur les 9800 milles évoqués plus haut, cela donne un peu le vertige !
Partis de La Rochelle, via La Corogne, Porto, Gibraltar, Barcelone avec une arrivée à La Grande Motte, c'est une première navigation qui donne le ton avec une distance équivalente à la traversée de l'atlantique. Ensuite la Corse bien sûr avec le nord de la Sardaigne et après un hiver de repos à La Grande Motte, à nouveau la Corse, les Baléares, la côte méditerranéenne espagnole, re Gibraltar et la géniale côte  andalouse avec Cadix, El Rompido entre autres. De là un départ pour les Canaries et en particulier Lanzarote que nous avons adoré et un "direct" vers les Antilles.
Déjà on a dû faire des choix et "oublier" quelques étapes comme Lisbonne, Madère, certaines iles des Canaries, l'archipel du Cap vert, ...
Dans une autre vie peut être, ou avec un autre moyen de transport ?
Nous avons des centaines de photos des ces endroits où nous sommes passés et les regarder à nouveau est chargé d'émotions et de bon souvenirs (enfin presque...).

Faire des rencontres a été depuis le début le moteur de notre projet et nous avons dû attendre pratiquement une année avant d'y parvenir (à l'exception de Milo One, famille de tourdumondistes rencontrés en Corse, coucou Sabrina, Yvan et Oscar).
Les personnes que nous avons rencontrées ont toutes été exceptionnelles et cela s'est confirmé dans la suite du voyage. De mon point de vue, cet aspect justifie à lui seul une aventure comme la notre. Jamais je ne me serais attendu à partager, échanger tant de choses avec des gens que nous ne connaissions pas quelques heures auparavant et d'autant plus que nous ne sommes ni l'un ni l'autre  très extravertis...
Quand j'écris "exceptionnelles", je ne suis pas certain que le mot soit assez fort ou représente bien à vos yeux ce que nous avons vécu (et continuons à vivre). Même si çà n'arrive pas systématiquement, cela ressemble à une baffe et les premières fois il est difficile de savoir quelle réaction avoir. Ca va mieux maintenant 😊.
Nous avons eu aussi la chance (quoique!) de rencontrer des personnes de nationalités différentes: espagnols, autrichiens, australiens, néozélandais, écossais, américains, canadiens, québecois, norvégiens, suisses et français. J'en oublie sans doute... Il y a bien entendu la barrière de la langue et nous sommes limités à l'anglais et au français (même si Isa a fait des progrès très impressionnants en espagnol) de part nos connaissances linguistiques.
Néanmoins, il faut développer beaucoup de sensibilité pour échanger en profondeur dans une langue qui n'est pas la sienne. Rien n'est parfait, mais je pense que nous y sommes parvenus, en particulier avec nos amis australiens. Isa vous dira sûrement le contraire, mais les regards, les expressions que j'ai pu surprendre entre Kim et elle étaient éloquents !!

Il y a certainement d'autres moyens d'arriver à faire de telle rencontres, mais le voyage en bateau en est un sans aucun doute.
Enfin et c'était attendu, nous sommes déçus de ne pas réussir à rencontrer de "locaux".

Un élément fort de notre voyage est bien sûr la transat et sa préparation. C'est une traversée assez mythique pour pas mal de gens et pour moi en particulier. Sans revenir sur ce qui a déjà été écrit sur le blog, "notre" transat s'est bien déroulée techniquement et en toute sécurité, mais dans des conditions de confort qui ont largement gâché le tableau. Je réitère mon admiration à l'équipage pour leur courage et leur bonne humeur avec une pensée particulière pour ma Chérie.
En dehors de l'émotion liée à l'arrivée en Martinique après 18 jours de mer, l'atterrissage à Lanzarote (et Graciosa !) a été largement plus magique.

Les Antilles:
Depuis fin décembre, nous vivons aux Antilles.
C'est agréable, difficile de se croire en hiver, il fait chaud, mais pas trop grâce aux alizés, la mer est autour de 28°, souvent turquoise, nous nous déplaçons d'un paysage de carte postale à un autre (enfin en général), les navigations sont aisées grâce aux alizés toujours qui ont la bonne idée d'être biens orientés.
Le rhum n'est pas cher et déclenche de nombreux apéros avec les bateaux copains, à tel point qu'il faut penser à donner et se donner quelques règles pour éviter de sombrer dans un alcoolisme précoce... On a hélas vu le résultat sur des personnes locales ou de métropole arrivées il y a quelques temps (en bateau ou non).
Nous avons un faible pour la Martinique et ses habitants, mais c'est très perso. Et puis nous n'avons pas encore tout vu.
Globalement, pas trop de monde sur les plages, voire personne (rien à voir avec les Baléares l'été dernier). Pas mal de bateaux dans les mouillages et il faut anticiper son arrivée pour avoir une chance de se poser où on le souhaite. Antigua et Barbuda sont différentes avec peu de bateaux, sauf dans les "spots" les plus connus.
La période des transitions commence vers le nord ou le sud et les mouillages sont maintenant moins peuplés. Par contre la température monte, monte... l'été approche

Les Antilles correspondent donc à l'image que l'on peut s'en faire, mais pas seulement... car il faut prendre en compte la contrainte météo. Je m'explique:
  • nous sommes dans la saison sèche (enfin il parait), ce qui suppose un alizé assez fort
  • il faut donc en permanence tenir compte de ces conditions pour trouver un mouillage confortable (le vent en général lève des vagues) mais ça ne fonctionne pas à chaque fois (où sont les criques corses ??)
  • les déplacements entre les iles sont "faciles" sur le papier car le vent est à priori bien orienté, mais avec de fortes accélérations et des vagues entre les iles qui obligent à pas mal d'attention et d'adrénaline en navigation. A titre d'exemple, la Grand Voile est pratiquement toujours réduite pour digérer les rafales
  • il est compliqué de visiter l'intérieur d'une ile, car cela suppose de laisser le bateau au mouillage sans surveillance (toujours du vent). Cela nous a amené, un peu trop souvent, à rester sur le bateau plutôt que de partir en visite à terre...
  • Les pays tropicaux et en particulier les Antilles sont soumis à 2 régimes météo: la saison sèche (de décembre à mai ici) et la saison humide (de juin à novembre ici). La saison humide correspond à la saison des cyclones et des tempêtes tropicales; il y fait une chaleur étouffante car il y a peu ou pas de vent. Même si nous étions informés de cette saisonnalité, nous n'en avons pris conscience qu'en arrivant en décembre.
    Il faut donc trouver des solutions pour passer la saison humide dans de bonnes conditions. Il y en a 3:
    1. sortir de la zone à risques, c'est à dire au sud de Grenade vers le Venézuela (bof) ou au nord vers la côte est des US (au dessus de la Caroline du nord, c'est à dire loin)
    2. rentrer en Europe
    3. sortir le bateau dans un "trou à cyclone" et le laisser à son triste sort (mais attaché)

      Notre choix pour cette année est de laisser le bateau à Grenade et de rentrer en Europe. Cela correspond bien à notre désir de partager notre vie entre terre et mer et surtout pour passer du temps avec les enfants, mais la contrainte financière est très forte.
Les (grandes) navigations:
Un autre aspect très particulier de la vie en bateau est que de temps en temps, il faut réaliser de "grands" sauts d'un point à un autre. Le plus emblématique est bien sûr la traversée de l'Atlantique (La Transat!), mais dès qu'il s'agit de faire plus de 60 / 80 miles nautiques il faut envisager d'y consacrer une partie de la nuit !
Un voilier est, de mon point de vue, un engin extraordinaire qui est capable de se déplacer avec la force du vent et normalement sans aucun recourt à une autre énergie. Par contre et bien que
Vent d'Ailleurs ne soit ridicule, les vitesses de déplacement restent très faibles et rallongent d'autant les temps de déplacement. A titre d'exemple, si nous nous déplaçons à 10 nœuds (10 miles à l'heure), cela ne fait jamais que 18 km/h !! Et il nous faut des conditions très favorable pour atteindre (et surtout garder) cette vitesse de croisière...
Donc rapidement s'il faut faire un parcours un peu long, il faudra y passer une ou plusieurs nuit et surtout changer son mode de vie. Les heures "normales" n'ont plus cours (repas, sommeil, ...) et sont remplacées par des heures de quart où chaque équipier assure une veille pendant que les autres se reposent. Si on est 2, la rotation est vite vue et du coup on ne se voit plus beaucoup.
Pour moi cela fait ressortir quelques points importants:
  1. il me faut confier les "clés" du bateau. En ce qui me concerne ce n'est pas une chose facile...
  2. les rythmes de vie s'en trouvent chamboulés, certains (dont moi) peuvent dormir sur demande, d'autres pas (l'Amirale...) et accumulent de la fatigue
  3. quoiqu'il en soit c'est une organisation contre nature générant de la fatigue et de la tension, qu'on le veuille ou non surtout si on prend en compte la promiscuité inhérente à la vie en bateau
  4. une grande traversée laisse des traces physiques et psychologiques qu'il ne faut pas négliger. Nous avons pu le vérifier pour nous et nos amis qui ont fait la transat fin 2016. Ce n'est pas une expérience anodine.
Pas toujours facile la vie en mer, surtout celle du capitaine... Mais jusqu'ici nos choix d'équipage se sont révélés équilibrés.
Nous réfléchissons à un possible retour de Vent d'Ailleurs en Europe au printemps prochain et je pense déjà beaucoup à l'organisation de l'équipage !!

Téquila:
Je ne peux pas terminer cet article sans une pensée forcément triste pour notre chienne Téquila qui a quitté le voyage à Carthagène après avoir tout partagé avec nous dans cette aventure.
Tu nous manques.

ENGLISH VERSION


We use to say time is going too fast... this is the same on the sea and I'm wondering if that's worst there ?
2 years ago (more or less the Day) Vent d'Ailleurs came in and is « sharing » our day to day life. Impressive !!
Now, how to summary in a few word 24 months of a brand new life ?

The cat, Lagoon 450:

This is a mix of a way to move forward, our house on sea shore, a huge toy for me and some times a washing machine in spinning mode.
A boat is a place were it's required to be autonomous, that means you have to manage resources as electricity, water, diesel, gas, ... but also to be able to repair any kind of issue by your own on engines, electricity, IT, tubes, sewing, …
Some ideas which should be interesting to apply also on earth ! But this is another story.
This is sometimes scaring to realize we have to manage all of this, but strangely it is becoming part of our day to day life. Our choice is not to go often to marinas and above principles are working there quite well, For example, we refueled last time inTenerife beginning of December. As of today we have half of tanks left.
Of course when we realized we have an issue at the top of the main line, I have to admit I was not happy. In such a case, the only solution is to go to top of the mast, 20m high – great ! And what to say when head tubes have to be cleaned …

Nevertheless, Vent d'Ailleurs drove us were we wanted, in full security and at a good speed, for a sailing boat of course.
Its layout, equipment perfectly answered to our expectations. Its level of comfort is a big advantage on a day to day basis.
This Cat is quite easy to manage for both of us, even if it is mandatory to keep in mind we have to be modest in regard of the sea and wind conditions. We learned of lot and continue to do so.

As of today, we did 9800 NM. We are impressed and proud of that, not you ?
Happy birthday !!



Our trip:

We started when plenty of ideas in mind, dreams to meet people, new places to discover, trips in different countries without any limits in our project at that time.
Of course this was fueled by many marine blogs, trip stories, navigation books of any kind.
It was obvious we will not be able to do everything, but who cares, this is part of our dream.

Looking backward to the “9800 NM”, this is quite impressive for us, please find below an overview of what we did:
Take of La Rochelle, through La Corogne, Porto, Gibraltar, Barcelona, stop in La Grande Motte. This first passage is giving the pace with a distance similar to an Atlantic crossing !
Then Corsica of course, north Sardinia and after a rest in La Grande Motte for the winter, Corsica again, Balearic islands, Mediterranean Spanish shore, Gibraltar again, amazing Andalouseshore with Cadiz and El Rompido. From there passage to Canaries island, specifically Lanzarote we really loved and a direct passage to Caribbean,

We had already to do choices and “forgot” some places like Lisbon, Madeira, some islands in Canaries, Capo Verde, …
In another life maybe or with another way of transport ?
We have hundred of pictures from all of these place where we went and looking at them again is very emotional with a lot of good memories (almost...).

Meeting people has always been our driver of our project, but we had to wait for almost one year before achieving it, with the exception of “Milo One” we met in Corsica the first summer (hi Sabrina, Yvan & Oscar)
All people we have met are exceptional and this has been confirmed later on. From my point of view, this point by itself is justifying to go for such an adventure.
I, we can't expect to share, discuss so many things with guys we didn't know a couple of hours before ! And we are not big communicants (at least on earth).
Writing “exceptional”, I'm not sure that word is strong enough or is a correct image of what we felt (and are still feeling). Even if that's not all times, this is looking for me like a punch and this is difficult at the beginning to adapt it's behavior. This is going better now !

We were lucky too to meet people from many countries: Spanish, Austrians, Australians, Kiwis, Scottish, Americans, Canadians, Quebecois, Danish, Swiss and French. I may forgot some …
Of course there is a language barrier and we are limited to English and french, even if Isa did huge progress in Spanish last summer.
Nevertheless it's requiring a lot of sensibility in order to get deeper share in a language which not our mother tongue. Nothing is perfect of course, but I strongly believe we achieved it in particular with our Australian friends. Isa will not agree, but looks and attitudes Kim and her had together were an evidence for me !!

There are for sure other means to meet many people, but traveling on a boat is for sure one of them.

Last, but not the least, we are disappointed not to be able to exchange with “locals”.

A big event of our trip was for sure the Atlantic passage and it's preparation. This is a famous passage for many people, including myself. I'll not come back to what we wrote already on the blog, that passage went well technically and in a secure mode, but with a rough sea which made it bad. Again I'm proud of my crew for their braveness, good mind, with a special thinking for my love.

Apart from the big emotion when arriving in Martinique after 18 days on the sea, Landing in Graciosa and Lanzarote was much more “magic”

West indies:

Since end of December we are living in Caribbean.
This is a cool life, difficult to realize we are in winter, that's hot, but not too much thanks to trade winds, sea temperature is around 28°C, quite often turquoise, we are moving from a paradise place to another (not always), passages are easy thanks again to trade winds who have the good idea to be in the correct direction.
Rum is cheap (at least in French islands) and is generating a lot of drink parties with other boats. Then we have to manage rules to avoid to get intoxicated too early. We saw unfortunately bad results on guys arrived over there some time ago !

We like Martinique, compared to other islands we visited, but that's a personal view. And we have still some other places to visit !
On average, beaches are not crowded, some time empty (nothing to do with the ones in Balearic during last summer). On the other hand, there are a lot of boats anchoring and this is required to anticipate the arrival in order to be on the right spot.
Antigua and Barbuda are quite different with few boats, except for famous spots

Transition period is starting towards north or south and anchorage spots are less crowded now.
On the other hand, air temperature is increasing … Summer is coming.

Caribbean are then in line with the regular image everybody has, but not only... weather conditions has to be considered, please see below:
  • we are in dry season (more or less), where trade winds are quite strong
  • this is then mandatory to consider that point when anchoring in order to find a good and comfortable place. Unfortunately this is not always working and we are missing Corsica's calas
  • Passages between island are easy on paper as the wind is in the right direction, but with strong gusts and potentially big waves. This requires to be concentrated and may create some stress. As an example, we are keeping one reef in the main as a security.
  • This is not easy to visit islands as it requires to left the boat alone on anchorage. We had to cancel visits, too much often for us, when weather conditions were not good enough.
  • Tropical countries are subject to 2 main seasons. Dry one (from Dec. to May here) and humid one (from June to Nov. here). Humid season is also the period for hurricanes and tropical storms. Temperature is becoming very high and it's raining more often. Even if we were aware of that situation, we realized it only when arriving there in last December. Then we have to find a way to pass that period in good conditions (for us and the cat).
    There are 3 of them:
    1. going out of the “bad” zone, i.e. south of Grenada (Venezuela for example, but...) or north toward east US coast, but above of North Carolina (far away)
    2. go back to Europe with the boat
    3. store the boat in an “hurricane hole” and left she there

      Our choice has been to store she in Grenada and go back to Europe. This is very consistent with our wish to share our life between sea and earth at least to share time with our children, but this is at high cost.

Big passages:

Another specific aspect of living on a boat is that, from time to time, it's required to perform “big” jumps from a location to another. The most iconic one is of course the Atlantic passage (or any other ocean passage), but as soon as the distance to be done is more than 60 / 80 NM, spending a sailing night has to be considered !

A sailing boat, from my point of view, is a wonderful vehicle as she has the ability to move with wind power only (normally). But and even if Vent d'Ailleurs has good performances, sailing speed are ridiculous compared at least to cars ones. This is increasing a lot time of passages.
For example, if we are cruising at 10 knots, this is “only” 18km/h !! And we need very good conditions to be able to reach (and more to keep it) such a cruising speed.

So as soon as we have to perform a long passage, it's required to consider one or more nights to be spent and more modify the mode of life. Regular hours do not make sense anymore (meals, sleeps, …) and have to be replaced by watching hours where each crew member is on duty when the rest of the crew is relaxing. With a crew of 2, rotation is very basic and it's becoming tricky to meet each others.
I've some comments on this:
  1. I've to give the boat keys to somebody. This is a big deal for me …
  2. life rhythms are more or less destroyed, some (like myself) can sleep on demand, others (like Isa) cannot and are accumulating tiredness
  3. anyway this is an organization against regular things which is creating tiredness, stress and potential tension between crew members in particular if you consider we are very close to each others on a boat (even on a Lagoon 450 !)
  4. a big passage is having effects on both body and mind. It has not to be underestimated. This is something we double checked with friends who did Atlantic passage in last December. This is not an anodyne experience
Life on sea is not always easy, in particular the Captain's one … Thankfully, our crew choices till now were good and balanced.

We are considering a passage back to Europe for next spring and I'm already thinking a lot to the crew I'll have to organize

Téquila:
I cannot complete that post without a particular thought, a sad one for sure, for our little dog who left the trip in Cartagena. She shared everything with us since the beginning.

Tequila, we miss you





Commentaires

  1. Joli, parfait et très vrai pour nous tous ! Comme l'article d'Isabelle.
    On vous embrasse bien fort !
    Nos aventures et gouts a terre comme en mer se ressemblent tant :-)
    Annemarie, Arnaud et Falco de (cata)MARIE
    PS Puis-je mettre vos deux articles - en citant les auteurs bien sûr, sur mon blog FB avec 90 personnes exclusivement famille française et danoise et amis de la vraie vie...?

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    Réponses
    1. Un grand merci pour votre gentil commentaire !!
      Et bien entendu, aucun souci pour nous pour diffuser nos articles 😊
      (bien que notre danois...)
      On vous embrasse
      Isa et Gil

      Supprimer

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