Saint Martin : la marque d'Irma

En recherche d'abri confortable, nous quittons Saint Barth direction Saint Martin, et plus précisément l'îlet Pinel qui devrait nous protéger de la houle nord/nord ouest annoncée dès le lendemain.
Navigation cooool, pas une vague et pas de vent donc moteur !
Nous ne traçons pas direct et décidons un petit détour par Oyster Pound sur la côte hollandaise de l'île. Euh.... comment dire ?? C'est affreux !! Baie bétonnée de tours horribles, la vue aux jumelles nous suffit, on continue vers l'îlet Pinel.
On longe la côte et les dégâts d'Irma apparaissent : toitures arrachées, plus de fenêtres aux immeubles... on poursuit jusqu'à Pinel et agréable surprise : un banc de sable, de l'eau turquoise, une paillotte... l'endroit est étroit et avec peu de fond, on pose Vent d'Ailleurs un court instant, émotion, marche arrière, et on jette l'ancre bien à l'abri, ouf !!

Un peu dubitatif le cap'tain : j'y vais ou j'y vais pas ?
Bien installés dans ce joli décor, nous décidons d'un petit tour en annexe à Orient Bay juste derrière afin de nous rendre compte des dégâts d'Irma. C'est le choc... et ce n'est que le premier car en parcourant différents endroits de l'île nous découvrirons partout le chaos, l'impression d'une île bombardée, comme si l'ouragan venait de passer...



 Le contraste avec l'avancement du "chantier" de réparation de Saint Barth est énorme. Apparemment l'inertie est plus lourde ici, les assurances sont longues à débloquer des fonds, les propriétés en front de mer attendent l'autorisation ou pas de réparer ou reconstruire. Encore peu de magasins, restaurants, et hôtels ont réouverts...les conséquences d'Irma sur l'île risquent de se faire sentir longtemps...

Après deux journées à Pinel, le mouillage devenant inconfortable, nous levons l'ancre en direction de la côte hollandaise au sud. Une forte houle de nord est annoncée...
Nous tentons la baie de Philipsburg : pas un bateau, la houle y rentre fort... direction Simpson Bay, toujours plein sud... un peu mieux, on s'y pose le temps de déjeuner et de réfléchir à une solution. Le mieux aurait été d'entrer dans le Grand Etang de Simpson Bay, on peut y pénétrer à certaines heures en franchissant un pont-levant routier. La prochaine ouverture est à 17h30, on hésite : puisque la houle entre fort au sud, peut-être que finalement au nord ce ne sera pas si mal, on a repéré un mouillage qui devrait être abrité, et en plus décidément cette côte hollandaise bétonnée est trop môche (on y ressent par contre beaucoup moins Irma, les réparations avancent peut-être plus vite ici).
Quelques photos exemples de ce bétonnage, mais aussi de la couleur magnifique de l'eau de cette partie ouest de l'île, et enfin de quelques méga yachts de retour  côté hollandais, au mouillage et dans la marina.









Quelques jouets à bord : un voilier sur tribord et une vedette sur babord !



Astrada, déjà rencontré à Majorque

Notre "choix" d'aller nous poser dans la baie de Marigot n'est pas si judicieux... la houle énorme y déferle en continu, nous essayons d'aller nous abriter derrière la marina Fort Louis, impossible de l'atteindre, pas assez de fond, les vagues pourraient nous faire toucher... nous faisons demi tour et avec beaucoup de précautions et dans une grande tension, nous rejoignons le mouillage initialement prévu à l'ouest de la baie, qui sans être calme paraît sans danger. Après avoir jeté l'ancre, ouf on va pouvoir souffler... jusqu'à ce que j'allume la radio et entende "alerte orange sur Saint Martin/Saint Barthélémy" houle dangereuse sur les côtes : au secours !!!! coup de panique (pour moi !), on va être projetés sur la côte ! la nuit arrive !! Finalement, bien qu'agité notre choix de mouillage est plutôt bon, même si la nuit suivante nous sommes réveillés par un bruit énorme : notre pentoire a cassé, et les fortes vagues du mouillage provoquent des tensions énormes sur la chaîne. Gilbert nous fait une réparation de fortune et nous retournons nous coucher !
le lendemain matin, les conditions météo restent difficiles, nous décidons donc avec Teïva de repartir sur la côte sud ! Pas simple la vie de marin !!
La veille au soir, nous avons dit au revoir à Lotus à l'occasion d'un... énième apéro sur Teïva : leur route continue vers les BVI'S, Panama et la Polynésie. Bon voyage la petite famille 😊.
En principe nous disions également au revoir à Teïva, qui finalement reste à nos côtés 24 heures de plus 😊😊, merci les amis !!
Nous posons donc nos ancres à Pelican Point à l'Est de Simpson Bay. Grand calme ? non bien sûr, une petite houle de travers pour nous balancer...
Elle ne nous empêche pas de profiter d'un dernier déjeuner à bord avec Marie-Claire, Jean-Roch et Théo... un petit avant goût de départ... sniff.
Nous décidons un tour dans le lagon tous les 5 dans l'après-midi, et là encore Irma a frappé fort... C'est au-delà de ce que l'on peut imaginer : un immense cimetière à bateaux, leur état témoigne de la violence de l'ouragan... une grue s'active à sortir des carcasses de l'eau... la marina Port Royal est en piteux état et abandonnée...  un seul restaurant a ouvert, pourquoi pas les autres, et la capitainerie ? nous nous permettons de faire la comparaison avec Saint Barth qui a été touchée de la même façon... la population et le dynamisme ne sont pas les mêmes... il faudra des années ici...
















Notre malaise est grand à l'issu de cette "visite"... Nous souhaitons à toutes les Antilles que la prochaine saison cyclonique soit clémente.

Nous retournons vers nos bateaux pour un dernier verre à bord de Teïva

Nous avions initialement prévu de poursuivre à leurs côtés jusqu'aux Iles Vierges, mais je capitule... les navigations me sont devenues beaucoup trop éprouvantes, et le trajet de retour BVI'S/Guadeloupe étant long et difficile car mal orienté par rapport au vent, je ne m'en sens plus capable. Très difficile à admettre... déprime à bord de Vent d'Ailleurs... merci à mon capitaine chéri de m'avoir proposé ce demi-tour maintenant et d'être aussi compréhensif...
Nous disons donc au revoir à nos chers amis Marie-Claire, Jean-Roch et Théo. Nous avons tant partagé tous les 5 durant ces deux années : des navigations, des discussions, des sourires, des rires, des soirées arrosées, des Noëls, des Nouvel Ans, des périodes plus difficiles pour les uns et les autres, parfois des larmes, mais toujours de l'écoute, de la bienveillance, de la disponibilité... l'amitié.
Alors on se retrouve très vite, pourquoi pas aux Açores si Eole le permet, sinon à terre pour d'autres moments. Gros bisous les amis 😍😍, vous nous manquez déjà.










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